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dadouhou
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Hello,

Source : http://www.pcinpact.com/actu/news/44018-fi...-operateurs.htm

Exclusif PC INPact : Le gouvernement tente actuellement de faire signer d'ici le 10 juin par les FAI, les opérateurs de télécom et les prestataires (fournisseurs en ligne et éditeurs) une charte dite sur la « confiance en ligne ». Ce document, issu du ministère de l'Intérieur, est une petite bombe pour ces fournisseurs de tuyaux plus habitués à la neutralité de leur fonction. Il s'inscrit dans le cheminement de la charte sur les contenus odieux de 2004 et les travaux du forum des droits de l'Internet afin de construire un internet civilisé et sécurisé.

C’est Nicolas Sarkozy alors ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et Philippe Bas, ministre délégué à la Famille, qui avaient décidé de confier à une commission collégiale la gestion d’un label « confiance en ligne ». Ce label, reposant sur une Charte, est depuis l'origine destiné a être attribué aux intermédiaires pour « renforcer la sécurité sur Internet, notamment pour mieux protéger les mineurs et lutter contre les escroqueries » (le communiqué de 2007, présenté par Franck Louvrier, aujourd’hui omniprésent conseiller pour la communication et la presse à la présidence de la République)

S’ils signent, les grands acteurs du Web devront alors apporter tout leurs concours et l’art technique pour nettoyer le web français. Morceaux choisis du document en cours de rédaction dont nous nous sommes procuré copie auprès d'un des destinataires, et qui a été soumis à l'avis des principaux intéressés :

Sécurité informatique

Auprès des utilisateurs, ceux-ci devront par exemple donner et mettre en avant toute une série d’informations sur les solutions de sécurité (virus, spyware, piratage de connexion, sécurisation wifi), le phishing, le spam, les escroqueries aux cartes bancaires, etc.

Démarche pro active, filtrage de ports, etc.

Mais cette mission de base s’enrichit d’autres fonctions nettement plus sensibles : les opérateurs et FAI devront ainsi « procéder à une démarche de veille active, sur les risques techniques émergents pour l’utilisateur ». Ils devront par ailleurs mettre en place « une démarche proactive de sécurisation des équipements par des mesures adaptées ».

Le texte cite par exemple la suspension, la résiliation, mais encore le blocage de certains ports « auprès de clients mettant en jeu la sécurité du réseau ». Difficile d'oublier que ces questions de filtrage de ports se retrouvent aussi dans la bouche du SNEP. C’est l'introduction douce du filtrage de masse qui se dessine, un filtrage dont la responsabilité et l’initiative sont placées sur les épaules des intermédiaires par le gouvernement, et dont les limites exactes sont bien floues.

Plus inquiétant : les opérateurs devront « préconfigurer les équipements fournis aux utilisateurs afin qu’ils atteignent un niveau de sécurité par défaut optimal selon l’état de l’art ». Bien entendu, cette « sécurité » par défaut peut s’envisager au profit de l’utilisateur, du réseau ou pourquoi pas d'intérêts très catégoriels puisque l’histoire nous a forgé à ce type de glissement facile.

Quotas d'envoi

Par ailleurs, les opérateurs qui signeront ce texte destiné à faire d’internet un lieu sûr et aseptisé mettront en place une politique anti spam par des techniques de filtrage, mais encore par l’application de… quotas d’envoi (!) tout en participant activement au programme Signal Spam. Un programme qu’a soutenu financièrement le gouvernement à sa manière comme le révélait un rapport de Jean Dionis du Séjour (une seule personne aux manettes de cet outil de surveillance).

Filtrage anti-mineur sur les sites pornos

Le document comprend encore une avalanche d’obligations exigeant des comportements toujours pro-actifs contre les contenus dits préjudiciables (terme assez large pour partir de la pédophilie pour aller jusqu’au piratage, voir à ce titre cette actualité sur le lobbying de l'IFPI…). D’ailleurs pour les contenus pornographiques, les intermédiaires producteurs de contenus devront mettre en place un filtre anti-mineur sur tous les sites créés en France. Le choix technique n'est pas décrit.

Suppression automatique des contenus "passifs"

Le texte en ébauche indique aussi « la possibilité de prévoir contractuellement une modalité de suspension de la possibilité de publier, par des personnes autres que le créateur de l’espace, en l’absence de toute mise à jour, modification, intervention ou modération d’un contenu depuis trois mois ; ainsi que l’existence de mesures de suspension ou de suppression de l’espace ». Est-ce un droit à l’oubli automatique qui se dessine là ? Ou, plus vraissemblablement un moyen élégant de faire disparaitre des écrits, images, vidéos que l'on n'aura pas trouvé dans les trois mois de prescriptions des délits de presse ?

Filtrage a priori des contenus sur les sites pour mineurs

Ajoutons que les créateurs d’espace destinés aux mineurs devront impérativement contrôler les contenus postés a priori. On imagine assez facilement les effets d’une telle mesure sur Skyblog…

Labellisation des contenus

La Charte concoctée par le ministère de l'Intérieur dessine (page 2) également les premiers traits de la labellisation, qui permet de garantir la salubrité morale des données publiées en ligne. Les FAI et éditeurs devront là mettre une sorte de ligne d’appel d’urgence vers le ministère de l’Intérieur en cas de contenu ou comportement illicite.

Signalement automatisé des infractions

Les FAI, opérateurs et éditeurs en ligne devront volontairement signaler aux autorités les contenus et comportements interdits (racisme, haine raciale, crimes contre l’humanité, etc.) et les cas de pédophilie. Un comportement identique leur sera réclamé en cas de risque « immédiat pour la sécurité des personnes et des biens ». Un dispositif déjà annoncé à demi mot par Alliot-Marie.

Bien entendu, tout le monde condamnera la pédophilie, qui touche à l'humanité tout entière. Mais il faut se souvenir que dans les engagements Olivennes, les FAI ont à tester et éprouver dès 2008 des mesures de filtrage contre les atteintes aux droits d'auteur.

Autant dire que ce qui sera validé pour lutter contre la pédophilie sera automatiquement réclamé des ayants droit. De fait, ce trou de souris permet du même coup de remettre en cause les principes de responsabilité relative encadrés par la LCEN quant aux contenus véhiculés, pour transformer ces intermédiaires en futurs auxiliaires de police. On se souviendra des travaux menés sur ce terrain du côté du CSPLA, à la demande de Christine Albanel, elle-même. Sauf qu'en s'appuyant simplement sur les engagements des uns et des autres, cette Charte court-circuite le pouvoir législatif, pourtant plus à même de se pencher sur ces questions de société épineuses (voir à ce titre notre actualité).

Baisse du formalisme des réquisitions judiciaires

Enfin, le texte enfonce le clou : sans rougir, il demande aux FAI de s’efforcer de répondre avec le plus grand soin aux réquisitions et demandes officielles « non standards » et à apporter dans ce cas une première réponse (accusé de réception, indication du délai estimé de réponse à la demande, etc.).

En clair, lorsqu’un ayant droit fera une demande directe d’identification d’IP à un FAI sans passer par la voie judiciaire, le bon FAI devra apporter toutes ses connaissances pour satisfaire ces demandes d’informations « officielles ». C’est une énième manifestation de la volonté de déconnecter le pouvoir judiciaire des contrôles de base sur les droits et liberté de chacun, en demandant aux FAI de ne pas respecter le Code de procédure civil ou pénal.

Des traces conservées docilement

D’ailleurs, dans les derniers points de la Charte, le prestataire s’engagera à conserver à tour de bras toutes les adresses IP et autres données de connexion relative à du contenu un peu trop louche.

Filtrage pédopornographique... et ensuite ?

Précisions pour terminer que les FAI devront s’engager dans le filtrage le plus approprié des sites pédopornographiques. Le projet rejoint celui défendu par Nadine Morano, secrétaire d'Etat chargée de la Famille. Naturellement, cette demande intervient comme un test au regard de la loi Olivennes, comme nous l'exposions ci-dessus. Il est évident que les propriétaires de contenus (musique, cinéma) lorgneront de près ces mesures en cas d’efficacité. La lutte contre la pédopornographie peut facilement être un cheval de Troie qui cache d'autres mesures, en suscitant une vaste adhésion bien naturelle.

C’est peu de le dire, les FAI ont accueilli avec une certaine tiédeur et retenue ce projet de Charte.

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++

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en même temps fallait s'y attendre ...

Donner accès à la masse ce qui était (et aurait du) être réservé à une certaine "'élite" .... ça devait forcément avoir des répercutions un jour.

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J'ai vu ça, c'est vraiment très grave. Quand comprendront-ils, et en cela j'inclus tous les politiciens de divers bords, qu'Internet est un espace de liberté qui bien souvent se suffit à lui-même, et l'intervention des autorités n'y est que peu nécessaire.

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espace de liberté .... 90% du net n'est que "merde" .....

Oui mais tu es aujourd'hui assez libre dans ta "merde", ce qui ne sera plus le cas demain... Que pourrons nous faire demain ? Poster sur un forum ou deux ? Lire l'actualité ? Même développer ou envoyer des photos sera compromis par les limites d'upload...

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Mouais ,

C'est surtout un moyen de plus pour le gouvernement de filtrer l'information sur un lieu qui , jusqu'à présent , échappait a son contrôle ... Pour moi , internet doit rester un lieu libre et anonyme (même si l'anonymat sur internet est plus que contestable) , ou chacun peu donner son opinion en toute liberté .

Sous le prétexte de nous protéger des sites porno et autres , ils vont carrément mettre en place un système de filtrage monstre .

Une pétition serait la bienvenue .

@+

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Tu crois sincèrement que les moyens sont mis à disposition pour faire cesser les sites pédopornographiques et autres saloperies ? Bien sûr que non, si seulement ne serait-ce que 10% des dépenses des majors pour lutter contre ce "fléau" qu'est le téléchargement via P2P y était mis à profit !

Il y a certes 90% de merdes (et non de merde, et cela est encore contestable qui plus est), mais tu es libre d'y naviguer à ta guise.

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si c'est ça vous savez ce qu'il vous reste a faire ?

moi j'arrêterais mon abonnement au net

Je ne sais pas si j'arrêterais, mais clairement 30 euros / mois pour voir la dernière défaite du PSG et envoyer 2 mails, "oui" ce sera excessif, je me rabattrai vers un forfait moins cher, sachant que je profite très peu de la téléphonie et de la TV...

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et bah si ils apposent une limite au upload , je me vois mal continuer mes sites web et jouer en ligne , formidable bond en arriere tout ca , reste a voir ce que ca va donner toute maniere les utilisateurs n'ont jamais leur mot a dire , pitoyable.

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N'oublions tout de même pas que cela n'est pas encore passé, prenons par exemple le projet HADOPI (ex-DADVSI) que le Conseil d'État a rejetté malgré la pression d'Albanel, la Ministre de l'Inculture ! Et où sont donc les députés de l'opposition là ? Seul F.Bayrou avait prononcé un discours digne de ce nom pour s'opposer au projet de loi contre Internet (car il s'agit bien de cela, de lutter contre le réseau).

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eek faut pas critiquer les chinois après , avec une telle loi lol

pétitions...sert a rien du tout a mon avis ,a la limite ...acheter un abonnement télégraphe et un bon pigeon pour communiquer car avec ces lois je vois pas l`intérêt d`internet ,la toile de l`état !

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Je pense qu'il faudrait se renseigner sur l'avis de Eric Besson, le transfuge socialiste, car c'est lui qui est actuellement en charge du développement de l'économique numérique en France.

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Je pense qu'il faudrait se renseigner sur l'avis de Eric Besson, le transfuge socialiste, car c'est lui qui est actuellement en charge du développement de l'économique numérique en France.

Oui, enfin, ce genre de démarche n'émane pas du désir d'une seule personne (de quelque bord soit-il)...

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Peut-être qu'écrire "le transfuge socialiste" peut paraître agressif, mais il est plus connu pour ça que pour son rôle actuel, donc j'ai simplement voulu que tous voient de qui je parle ^^

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http://www.pcinpact.com/actu/news/44046-mi...e-ligne-FAI.htm

Par la voix d’un des conseillers de Michèle Alliot-Marie, le ministère de l’Intérieur nous a contactés ce soir pour nous apporter plusieurs éclaircissements sur les pages publiées dans nos colonnes, en confirmant du même coup la pertinence de nos sources.

Document provisoire, appel à commentaires

Première information, qu’on savait déjà : « Nous sommes sur un document de travail, une négociation où l’on essaye de contractualiser de bons rapports de travail avec les acteurs du Web ». De plus, nous corrige-t-on, la Charte n’est pas destinée à être signée ni finalisée ce 10 juin. « Ce n’est pas une réunion conclusive ». A cette date, FAI et autres acteurs du web seront simplement invités à fournir leurs observations sur les différents chapitres et points du document transmis voilà peu. Des sujets qui sont également débattus aux actuelles Assises du numérique.

Faisant foi d’une démarche « pragmatique », le ministère nous confie que cette charte sera bien rédigée avec ces acteurs. « Nous n’imposons pas de document, ce sera une plume à plusieurs voix ». En bref, ce texte encore imparfait sera mis en débat, édité avec les FAI et les prestataires qui restent libres d’accepter ou de refuser, ou d’observer. De même, toutes les procédures mises en place ou suivies le seront dans le strict respect du droit, le passage relatif aux « réquisitions non standards » ne devant donc être interprété dans le sens premier.

Respect scrupuleux des règles

« Il n’y a aucune tentative de contourner le rôle du juge. On n’a rien inscrit de plus qui n’était pas inscrit dans la loi, sauf le contrôle des sites pédopornographiques » tempère-t-on. Des passages relatifs aux quotas, au filtrage des ports, au contrôle a priori à l’entrée des espaces pour mineurs (qui ne concernerait finalement que les solutions de contrôle parental), la suppression des contenus passifs au bout de 3 mois, etc. ne sont pourtant pas de base légale impérative. Autre problème, le texte en question ignore superbement le statut particulier des hébergeurs, qui est pourtant encadré par la loi sur la confiance dans l'économie numérique. Dans ce grand bouillon d'engagements, on a surtout l'impression que le parapluie de la LCEN reste aux vestiaires.

Laurent Baup, du Forum des Droits sur l’Internet le dira à 20minutes, « comme tout document de travail, il va être débattu et amendé. Rien de ce qui est listé n’est définitif. C’est une première mouture. » Mais l’intervention apparente du FDI sur certains passages de ce texte étonne déjà l’April, qui représente les utilisateurs au sein de ce forum et s’interroge : « On n’a jamais été informés que le FDI travaillait là-dessus », nous indique ce soir l’association qui se souvient de l’échec du Label Confiance au sein du FDI, un ancêtre des mesures proposées. « On ne comprend pas qu’on présente le Forum comme impliqué dans cette charte, alors que le document n’a pas été soumis à qui que ce soit. Au prochain Conseil d’orientation, nous demanderons des explications. » En attendant, ces données sont donc discutées entre ministères et industriels.

Contractualiser les rapports avec les FAI

Côté Intérieur, pas de doute : « Notre rôle est de protéger les citoyens contre la délinquance, nous travaillons sur la sécurisation du web pour les personnes. Or, nous avons de plus en plus d’escroqueries, d’images pédophiles, d’incitations à la haine raciale. Nous avons donc besoin que les FAI répondent vite dans ce cadre, sur tout ce qui correspond à cette cyberdélinquance. C’est pour cela que l’on souhaite contractualiser nos rapports. ». Une démarche en harmonie avec le discours de Michèle Alliot-Marie qui déclarait le 14 février dernier « je me tournerai […] vers l'ensemble des acteurs concernés par la lutte contre la cybercriminalité. Je pense en premier lieu aux fournisseurs d'accès à Internet. J'entends engager avec eux un dialogue constructif sur les actions à mener en commun contre la cybercriminalité. (…) Je souhaite une charte de bonnes pratiques améliorant la coopération avec les opérateurs de communications électroniques. »

Pas de big brotherisation du Web

« La délinquance évolue vite. S’il faut une semaine pour obtenir d’un FAI les adresses IP, la localisation d’une personne, etc., et qu’un attentat est commis, plus personne ne dira que nos mesures étaient exorbitantes du droit commun (…) il nous faut les moyens techniques pour ne pas être en retard sur les technologies », un retard que ne peut combler semblerait-il une modification législative. Preuve du statut d'ébauche du document, des éléments comme le filtrage des ports pourraient finalement être retirés, selon la pertinence des critiques. Autre éclairage clairement annoncé cette fois : « Il n’a pas d’idée de contrôle P2P sur les contenus » (une démarche que soutient l’industrie du disque). « Nulle part il n’est dit que le gouvernement souhaite filtrer d’autres sites que les sites pédopornographiques ». Une idée que poursuit bec et ongle l'industrie de la culture et qui s'inscrira plutôt dans le projet Hadopi, malgré les critiques au Conseil d'Etat.

Liste noire des sites pédopornographiques et rôle des FAI

Sur ce terrain ultra sensible du filtrage des contenus pédopornographiques, il existe à ce jour une plateforme à laquelle est reliée l’AFA (association des fournisseurs d’accès) via des points de contact et qui permet de dénoncer ces contenus dits « odieux ». Lorsque les sites sont hébergés en France, c’est la justice française qui prend ensuite le dossier en charge, via la police. Lorsqu’ils sont situés hors du territoire, la plateforme transmet à interpole ou Europole qui fait fermer l'espace. « C’est cette même plateforme qui hébergera la liste noire des sites pédopornographiques ».

Là, il a été demandé aux FAI de fournir les meilleures solutions en fonction des spécificités techniques du réseau français, « et on se limitera au secteur de la pédopornographie » insiste encore le ministère. Un exercice périlleux, d’autant que les FAI qui se heurtent à des problèmes techniques de faisabilité, craignent qu’on leur demande d’une part de fermer des sites qui se révèlent finalement non pédophiles, ce qui met en cause leur responsabilité. Et d’autre part, qu’ils aient à analyser le contenu, rôle normalement dévolu à l’État.

Pour le reste, les débats relatifs aux questions de mœurs, etc. sont renvoyés dans les mains des parents « qui doivent prendre leurs responsabilités», et au ministre de la famille « qui doit les accompagner ». Réagissant au contenu de la Charte, la Quadrature du Net a une analyse un peu différente : « Le but du pouvoir exécutif français n'est pas de lutter efficacement contre la criminalité avec des mesures adéquates car nécessaires, appropriées et proportionnées. Il s'agit de contrôler par tous les moyens le seul média libre qui ne lui obéit pas », estime Christophe Espern, co-fondateur de l'initiative.

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Une pétition de 165 000 Signatures qui finit dans le caniveau

Matignon se verrouille face à Richard Stallman

La lune dans le caniveau

Ce vendredi là devait être l'une des dates importantes pour les 165 000 signataires de la pétition contre le projet de loi DADVSI. Richard Stallman devait en effet remettre au premier ministre les 15 et quelques mètres de feuilles au milliers de noms récoltés par Eucd.info. Il devait également exposer les dangers qu’impliquent les DRM, selon lui (voir notre interview de Richard Stallman). Une visite cruciale alors que le projet de loi DADVSI est encore hésitant entre commission mixte paritaire, souhaitée par le ministre de la Culture, et seconde lecture.

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Le rendez-vous est donc fixé à 15h, proche de Matignon, sous un soleil de plomb. Pétition sous le bras, le groupe se dirigeait alors, non sans espoir vers M. de Villepin. Peine perdue : à une petite centaine de mètres de la porte d’entrée principale, des CRS bloquent le passage. Peu après, un officiel pointe et indique qu’aucune rencontre ne sera possible avec quiconque, conseiller ou premier ministre. La discussion ne peut s'engager : « Nous sommes désolés, la décision a été mûrement réfléchie » insiste-t-il, nous priant de stopper là.

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Richard Stallman décide alors de dérouler ces mètres de papier à même le sol, le long du trottoir. La scène est alors surréaliste : 165 000 signataires dans le caniveau, la figure historique et mondiale du Logiciel Libre accroupie au même niveau, des forces de l’ordre partout... Frederic Couchet, de la FSF France, aussi déçu qu’excédé, évoque illico la différence de traitement « entre la réception Bill Gates en chef d’Etat par le président de la République et celle de Richard Stallman par le chef de la sécurité de Matignon ». Stallman croit avoir l'explication : « Gates est l’empereur, nous ne sommes que des citoyens », lâche-t-il calmement. Toujours les genoux dans le caniveau, il trouve le temps d’expliquer la problématique des DRM, du Libre, etc. à quelques Américains de passage, étonnés de la situation.

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« Négliger ainsi les débats sur DADVSI sera payé en 2007 par les candidats. Les internautes s’en souviendront et Villepin ne pourra se cacher derrière le ministre de la Culture sur ce point. Voilà plusieurs semaines que l’on leur propose plusieurs solutions, en vain. On était attendu aujourd’hui, puisqu’on avait prévenu toutes les autorités de la visite de Richard Stallmann » regrette Fréderic Couchet, avant d’ajouter « la moindre des politesses était de le recevoir. Au-delà du fond, sur la forme, je trouve cela parfaitement lamentable ». Et l’intéressé d’expliquer encore que la solution se trouve maintenant du côté des citoyens, avec le boycott des majors qui vendent les produits DRMisés.

La suite de cette journée se continue aussi du côté de la Fnac Montparnasse. Une flash-mob y était organisée à l’initiative de StopDRM. Au coup de sifflet d’alerte, des dizaines de personnes lèvent des pancartes, arborant « Boycott de la musique verrouillée », « non aux verrous numériques », etc. Un prisonnier tenait lui un écriteau « j’ai lu un DVD sur GNU/Linux ». Après intervention (courtoise) des services d’ordre, les quelques 150 personnes réunies pour l’occasion se retrouvaient devant l’entrée du magasin, distribuant tracts et informations aux chalands.

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Devant la réussite de l'opération, ce week-end pourrait être organisée une nouvelle flash-mob sur Paris, apprenait-on sur place. Quant à Richard Stallman, il participera à une conférence-débat encore à Paris, dimanche. Un mini-parlement sera à cette occasion constitué, avec comme invités des parlementaires « qui ont joué et continuent de jouer un rôle de premier plan dans débat sur la loi DADVSI, ainsi qu'un certain nombre de parlementaires locaux ». On devrait en outre connaître cette semaine le sort de cette dernière, selon la décision du premier ministre.

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Rédigée par Marc Rees le samedi 10 juin 2006 à 10h26 (81686 lectures)

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En même temps, la seule chose qui pourront faire c'est de controler votre taux de téléchargement seconde, donc ca va pas être trop difficle de les berners.

Pour le reste, perso je vais pas sur les sites à caractère pédophile, et autres...

C'est quoi le problème alors ???

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En même temps, la seule chose qui pourront faire c'est de controler votre taux de téléchargement seconde, donc ca va pas être trop difficle de les berners.

Qu'est ce qui te fais croire que c'est la seule chose qu'ils vont contrôler ? Une limite en upload, Bridage de port, Identification de fichier échangé ... Pour moi ça peut aller beaucoup plus loin !

Et tu comptes les berner comment ?

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